L’utilisation d’un tensiomètre électronique moderne à bras ou au poignet est en général relativement simple. Mais une fois la mesure de sa tension artérielle réalisée, il est nécessaire de savoir bien lire et interpréter correctement les résultats affichés par le tensiomètre.
C’est justement ce que nous allons voir aujourd’hui ensemble.
Sommaire
La tension artérielle c'est quoi ?
Rappelons tout d’abord brièvement à quoi correspond la tension artérielle et pourquoi il est important de la surveiller.
Celle-ci exprime la force exercée par la circulation sanguine sur les parois des artères. Si cette pression se révèle trop importante, elle génère une hypertension. Malheureusement souvent asymptomatique et silencieuse, celle-ci est source de risques graves sur la santé. Non prise en charge, elle peut conduire à un AVC (accident vasculaire cérébral), à un infarctus, favoriser l’apparition d’un diabète, de problèmes rénaux et d’autres pathologies.
A contrario, une tension artérielle trop basse, dite hypotension, peut-elle aussi produire des effets dangereux. Elle affaiblit l’oxygénation de l’organisme et peut provoquer une insuffisance cardiaque.
Les autorités médicales recommandent de surveiller régulièrement sa tension dès l’âge de 40 ans. Mais pour les personnes avec des facteurs de risque (surpoids, tabac, sédentarité importante, …) ou des antécédents familiaux cela devrait commencer plus tôt. Voyons maintenant ensemble comment bien lire les valeurs indiquées par le tensiomètre.
Lire les valeurs sur le tensiomètre
Tous les modèles de tensiomètres électroniques actuels permettent de mesurer 3 valeurs fondamentales : les pressions artérielles systolique et diastolique ainsi que la fréquence cardiaque (le pouls).
On les retrouve affichés sur l’exemple ci-dessous :
Les pressions systolique et diastolique
La tension artérielle se mesure à travers 2 valeurs de pression distinctes exprimées en millimètres de mercure (mmHg).
La première, dite tension systolique, correspond au moment où la pression issue du flux sanguin envoyé par la contraction du cœur est à son maximum dans l’artère. Elle est indiquée avec l’abréviation SYS sur les appareils.
La seconde, dite tension diastolique et indiquée DIA, correspond pour sa part au moment du cycle où le cœur est relâché et la pression dans l’artère à son point bas.
La figure ci-dessous permet de visualiser le moment de mesure des 2 tensions dans le cycle des battements ou contractions cardiaques.
La fréquence cardiaque (pouls)
La fréquence cardiaque représente le nombre de battements cardiaques mesurés en 1 minute. Elle est mesurée sur l’artère humérale ou bien sur l’artère radiale selon le type de tensiomètre (à bras ou au poignet).
L’ordre d’affichage des valeurs de haut en bas est toujours le même sur tous les tensiomètres (et dans cet ordre sur ceux à défilement) : SYS – DIA – PUL/mn
Le tensiomètre donne-t-il d’autres informations ?
Oui selon les modèles un certain nombre d’informations complémentaires utiles peuvent être communiquées par l’appareil. Le plus souvent elles sont transmises par l’intermédiaire de symboles affichés à l’écran.
Celles qu’on retrouve le plus fréquemment sont les suivantes :
- Un avertissement d’une éventuelle arythmie cardiaque (battements irrégulier). Cette alerte apparaît lorsque qu’un écart de plus de 25% est détecté sur certaines pulsations par rapport à la moyenne calculée de l’ensemble.
- Certains modèles disposent d’un indicateur de risque d’hypertension. Il prend la forme d’une échelle de couleur qui fait référence à la classification des autorités de santé (voir tableau ci-dessous). Très pratique, il permet de visualiser immédiatement la signification des valeurs de tension au regard des recommandations.
- D’autres symboles utiles afin d’alerter l’utilisateur d’une éventuelle anomalie dans le positionnement du brassard ou d’évènements ayant perturbé la mesure (parole, mouvements parasites, …)
Ci-dessous quelques exemples de symboles que vous pouvez trouver sur vos dispositifs :
Comment interpréter les résultats du tensiomètre ?
Les autorités de santé internationales dont l’OMS, la Société Européenne de Cardiologie et la Société Européenne d’Hypertension, ont défini une classification des niveaux de tension qui permet de caractériser les différents grades de l’hypertension artérielle (HTA).
Vous les trouverez dans le tableau ci-dessous accompagnés d’une recommandation de base adaptée à chaque niveau.
Ainsi on constate qu’une tension artérielle dite « normale » devra se situer entre 120 et 129 mmHg pour la pression systolique et entre 80 et 84 mmHg pour la pression diastolique.
Bien sûr, selon l’âge et l’état de santé de la personne ces valeurs n’auront pas toujours exactement la même signification pour le médecin. Des facteurs divers comme le stress, la fatigue, une grossesse ou l’existence d’une pathologie peuvent modifier son interprétation des valeurs.
De même, une mesure ponctuelle ne sera jamais suffisante pour déterminer l’état de tension moyen d’une personne. C’est pourquoi la surveillance continue de la tension sur une période plus ou moins longue est nécessaire pour connaître son niveau réel et confirmer un diagnostic d’hypertension.
Le recours à la méthode MAM (Mesure Artérielle Moyenne) est également un excellent moyen de fiabiliser ses mesures avec 3 prises consécutives le matin et le soir à horaires réguliers.
Consultez également notre article sur les erreurs à éviter avec un tensiomètre.
Comprendre les valeurs du médecin en consultation :
Lors d’une prise de tension dans son cabinet, le médecin annonce généralement le résultat sous la forme de 2 chiffres. On entendra alors par exemple « 12/8 » ou « 11/7 ». Ils correspondent à la même notation que celle du tensiomètre électronique mais exprimés en cmHg et donc abrégé de la dernière décimale. On ajoute donc simplement un zéro à la fin pour retrouver la même notation en mmHg. Ainsi 12 = 120 pour la tension systolique et 8 = 80 pour la tension diastolique.
Et pour la fréquence cardiaque ?
Sa valeur moyenne au repos varie de 50 à 100 pulsations /mn selon les individus. Elle peut être sensiblement influencée par divers paramètres tels que l’état général, le stress mais aussi la température ou la prise de certains médicaments.
Sur les tensiomètres digitaux elle est le plus souvent indiquée en face de l’abréviation PUL ou du mot PULSE.
Une fréquence cardiaque supérieure à 100 battements par minute est le signe d’une tachycardie (pouls trop rapide). A l’inverse, une mesure sous les 50 battements par minute est généralement considérée comme une bradycardie (pouls trop lent).
Dans les deux cas le médecin est le seul à même d’établir un diagnostic précis selon l’ensemble des paramètres de santé du patient.
Les tensiomètres électroniques sont-ils précis ?
Les tensiomètres électroniques fonctionnent selon la méthode oscillométrique qui détecte les variations de pressions dans l’artère et les analyse au travers d’un algorithme.
Ils offrent dans leur grande majorité une très bonne précision avec une tolérance généralement revendiquée de seulement ±3 mmHg. Au-delà de cette précision, la fiabilité des mesures dépend en premier lieu d’une bonne utilisation du tensiomètre. Le respect des consignes et le positionnement correct du brassard notamment sont particulièrement importants.
(voir l’article : Comment bien prendre sa tension avec un tensiomètre électronique ?).
Mis à jour le 02/11/2022 – © tension-sante.com