L’autosurveillance de la pression artérielle à domicile est devenue un geste courant pratiqué par de plus en plus de personnes chaque année. La disponibilité de tensiomètres électroniques grand public a sans conteste permis d’améliorer la prévention et le suivi des pathologies cardiovasculaires.
Dans cet article, nous allons revenir sur les erreurs courantes à éviter et les bons réflexes à adopter pour s’assurer des mesures fiables. Au-delà de ces points clés, nous partagerons également quelques conseils pour mettre en place un suivi efficace.
Sommaire
Les règles de base pour une mesure fiable
L’usage d’un tensiomètre électronique moderne est bien plus simple que le modèle à poire traditionnel encore très présent dans les cabinets médicaux. L’avantage étant bien sûr qu’il ne nécessite aucune connaissance ni pratique spécifique pour l’utiliser.
Néanmoins, sans le respect de quelques règles fondamentales les mesures délivrées risquent fort d’être erronées. Retour sur ce qu’il ne faut pas faire.
Utiliser une mauvaise taille de brassard
Ce problème va essentiellement concerner les personnes avec des bras très fins ou au contraire celles dont la circonférence du bras est très importante. Dans ces deux cas, les brassards dit « universels » qui offrent une amplitude de 22 à 42 cm peuvent se révéler inappropriés. C’est pourquoi il est important de bien vérifier les tailles de brassard disponibles lors de l’achat.
Vous pouvez retrouver ici notre guide complet sur le choix de votre brassard : Comment bien choisir votre brassard ?
Position incorrecte du bras ou du poignet
L’une des erreurs les plus fréquentes est un mauvais positionnement du bras ou du poignet lors de la mesure. Il est impératif que le brassard soit placé à la même hauteur que votre cœur et le corps dans une posture adéquate.
Avec un tensiomètre à bras, le brassard se trouve placé autour du biceps et est donc naturellement à la bonne hauteur. Mais il faut également veiller à ce que le bras soit bien relâché et tourné du bon côté, c’est-à-dire paume vers le haut.
Pour un tensiomètre à poignet, le coude doit reposer sur une surface rigide (table, accoudoir, …) avec l’avant-bras plié de façon à aligner l’appareil dans l’axe du cœur. Là aussi, le bras est tourné paume vers le haut.
Eviter toute tension musculaire
Durant la mesure, l’ensemble du bras doit rester détendu. La main est toujours ouverte en position naturelle et il faut éviter du mieux possible toute contraction musculaire.
Ceci est valable pour l’ensemble du corps et c’est pourquoi il est nécessaire d’être installé confortablement et être détendu.
Ne pas bouger ou parler durant la mesure
Un geste, un mouvement du corps ou quelques mots échangés durant la mesure peuvent paraître anodins. En réalité, ils créent une petite variation de la pression artérielle qui est perçue par le capteur du tensiomètre.
L’écart sera certes relativement mineur dans la majorité des cas mais pour obtenir une mesure la plus fiable possible il faut rester immobile et silencieux.
Les mauvaises conditions pour une mesure
Nous avons vu les principales erreurs susceptibles de fausser les mesures liées à une utilisation incorrecte d’un tensiomètre électronique.
Attachons-nous maintenant à rappeler les situations qui, elles-aussi, peuvent conduire à des résultats non conformes à la réalité.
Ne pas être au calme et reposé
La tension artérielle est affectée par des facteurs de notre environnement tels que le bruit ou l’agitation autour de nous. Ils sont une source de nervosité plus ou moins consciente qui nuit à l’état de relaxation recommandé pour une mesure dans les meilleures conditions.
Il est essentiel de s’installer confortablement dans un endroit calme et de se reposer quelques minutes avant la mesure.
Prendre sa tension après un repas
La digestion engendre une fluctuation significative de la tension artérielle. Une légère hypotension dite « postprandiale » est en effet fréquente après un repas L’ingestion de boissons alcoolisées ou d’aliments riche en sel produit également un effet plus ou moins sensible sur la pression sanguine.
Il faut veiller à maintenir un délai suffisant après un repas (au moins 2 heures) avant toute mesure. Rappelons également que la consommation de café ou de boissons énergisantes ainsi que de nicotine dans les 30 minutes avant une mesure est à proscrire.
Prendre sa tension après une activité physique
L’activité physique a, elle aussi, une influence importante sur la tension artérielle. Il convient là encore d’attendre au minimum 30 mn après l’effort afin de laisser la pression sanguine revenir à un niveau au repos.
Cela ne concerne évidemment pas les mesures qui peuvent être faites volontairement durant l’entraînement dans un programme de suivi sportif spécifique.
Nos conseils pour un suivi efficace
Maintenant que nous avons passé en revue les principales erreurs à éviter pour obtenir une mesure fiable, il reste à rappeler les points clés pour un suivi efficace.
Respecter au maximum des horaires réguliers
La tension artérielle peut varier très sensiblement au cours de la journée en fonction des activités, des repas et de l’environnement. Prendre sa tension à des heures régulières est la seule façon de disposer de mesures comparables dans le temps.
Il est généralement davantage recommandé d’effectuer les mesures le matin un peu après le réveil ou le soir avant le coucher (voire les deux). L’essentiel est de s’y tenir du mieux possible pour garantir une cohérence dans son suivi.
Archiver ses mesures
La mesure ponctuelle de la tension artérielle ne permet pas de rendre compte des variations inhabituelles ni de l’évolution des résultats dans le temps. Or pour le médecin, la consultation de ces données peut grandement l’aider à diagnostiquer un début d’hypertension ou un autre trouble cardiovasculaire.
En cas de pathologie avérée, un suivi régulier participe également à une meilleure évaluation de l’efficacité du traitement et de son ajustement si besoin.
C’est pourquoi, que ce soit à titre préventif ou bien dans le cadre d’une prescription médicale, l’acquisition d’un tensiomètre devrait toujours s’accompagner d’un suivi des mesures périodique ou continu selon les cas.
Faire un suivi sur une période suffisante
En dehors de toute prescription médicale particulière, il est recommandé d’effectuer un suivi rigoureux sur une période minimale de 2 à 3 semaines afin d’évaluer correctement l’état la tension artérielle.
Naturellement, un suivi consultable sur une période prolongée sera d’autant plus bénéfique.
Choisir un mode de suivi qui vous convient
Archiver les résultats de ses mesures demande de la rigueur et il est donc important de bien choisir de quelle façon on souhaite le faire. L’essentiel est d’être pleinement à l’aise avec son choix pour en minimiser la contrainte.
Tout d’abord rappelons qu’une majorité des tensiomètres du marché disposent d’une mémoire interne destinée à enregistrer les mesures. Selon les modèles, vous disposerez d’un seul ou de plusieurs emplacements mémoire distincts (jusqu’à 8) pour chaque utilisateur de l’appareil.
L’enregistrement manuel des données par l’intermédiaire d’un carnet de suivi personnel est aussi une solution simple à la portée de tous. Vous pouvez télécharger une feuille de suivi très pratique à imprimer sur notre site.
D’autres préféreront un enregistrement sur un tableur informatique qui permettra davantage d’analyse des données par la suite et facilitera une transmission par email du fichier par exemple.
Enfin, solution qui s’est popularisée avec l’apparition des tensiomètres connectés, l’archivage automatique via une connexion sans fil Bluetooth® ou Wifi sur une application mobile dédiée.
Naturellement peu contraignante à mettre en place pour l’utilisateur, cette solution est idéale et permet une transmission facile des informations vers un professionnel de santé.
Que faire en cas de mesure anormalement élevée ?
Rappelons tout d’abord qu’il est absolument normal de constater des variations sensibles dans les mesures de sa tension artérielle de temps en temps.
La fatigue, le stress ou l’anxiété peuvent communément provoquer des fluctuations temporaires. Cela n’a rien d’inquiétant et comme vu précédemment, consigner ses valeurs par écrit ou via une application mobile permet d’avoir une vision globale de l’évolution des mesures.
En revanche, en cas d’obtention d’un résultat anormalement très élevé ou très bas (hypotension), il convient d’y prêter attention afin d’en évaluer la gravité éventuelle. En premier lieu, il ne faut pas s’affoler, cela ne ferait que renforcer un niveau de tension élevé.
La première chose à faire est de prendre un petit moment de repos au calme durant quelques minutes avant de prendre une nouvelle mesure. Faire bien attention au positionnement du brassard et à sa posture afin d’éliminer toute source d’erreur externe potentielle.
Si la seconde mesure vient confirmer la première il est nécessaire de consulter son médecin généraliste sans tarder afin d’identifier la cause de cette augmentation inhabituelle. Pensez à amener le relevé de vos mesures si vous en tenez un, cela lui sera utile pour appréciez la situation.
Vous trouverez ci-dessous un tableau des niveaux d’hypertension établis par les autorités de santé internationales avec l’OMS accompagnés des différentes actions à prendre si besoin.
Nous espérons que la lecture de cet article vous aura été utile pour une utilisation optimale de votre tensiomètre.
Retrouvez toutes les fiches détaillées des meilleurs tensiomètres grand public sur le site et notre top des modèles pour vous aider dans votre choix.
Mis à jour le 12/09/2023 – © tension-sante.com
